Reviews and Comments

Un album à l'humour irrévérencieux, où chaque jeu de mot est bien pensé, subtile et vulgaire à la fois. La chute de chaque gag frappe le lecteur à "poing" nommé ! Le chat derrière son air impassible est un bon farceur!

Cette édition intégrale contient l'un des albums les plus connus de Spirou et Fantasio, le nid des marsupilamis. On apprécie en effet la narration plus tranquille de cet album par rapport aux histoires policières précédentes. C'est un tableau très intimiste que nous offre Franquin de l'histoire d'un couple qui se forme, qui construit son nid et commence à élever des enfants.
L'autre histoire est tout aussi agréable à lire, un Jurassic Park avant la lettr, avec son lot de comiques bien pensés et une maîtrise magistrale des espaces de la BD en variant plans généraux et gros plans sur le dinosaure pour en faire mesurer la grandeur.

Cet album mêle à la fois aventures, comédie, poésie, intrigues politiques et romances... On y retrouve de nombreuses références aux États et Empires de la lune de Cyrano de Bergerac, Armand le cite explicitement, on retrouve les bâtiments qui se déplacent et le phonographe du roman. Les dialogues vous donnent l'impression d'être dans une pièce classique, avec des décors colorés dignes des fables de la Fontaine, et un dessin semi-realiste qui peut faire penser aux gravures d'époque bien que dans un style traditionnel de la BD. Les références aux époques contemporaines ne sont pas oubliées pour un thème tel que le voyage sur la lune : si les héros s'envolent sur un navire volant, leurs adversaires construisent une fusée au style des plus baroque.

C'est une histoire inspirée des plus grands romans d'aventure, on y retrouve l'univers des pirates, de la robinsonnade, des indigènes et de l'alchimie avec Bombastus (qui fait référence à Paracelse). Certains stéréotypes sont renversés, tels que les autochtones de l'île déserte qui sont blancs et que l'homme noir qui est le seul capable de parler la langue des héros étant un ancien esclave savant qui a fait naufrage d'un bateau négrier. La narration est pleine de rebondissements et de gags bien pensés, les dialogues sont toujours aussi bien écrits et pastichent le style des pièces de théâtre classiques. Le dessin est travaillé, il s'inscrit dans la tradition de la BD tout en innovant ; le monstre marin ressort par exemple par ses détails et son réalisme.

C'est une lecture très divertissante, et c'est un plaisir de découvrir le début des aventures de ces deux héros qui prennent forme grâce à Franquin. Le bédéaste fait preuve d'une grande drôlerie et du sens de l'aventure. Spirou correspond au héros bienveillant et aventurier, tandis que Fantasio est l'original qui a toujours une idée saugrenue en tête. Seul "Spirou chez les pygmées" a très mal vieilli, on y retrouve l'esprit colonial de cette époque, où les hommes noirs sont dirigés par des hommes blancs et s'entretuent à cause d'eux, ce qui peut être lu comme une critique du colonialisme, mais en même temps on offre une vision condescendante des pygmées qui sont incapables de se diriger eux-mêmes et qui auront dû attendre l'arrivée de l'homme blanc pour apprendre à se laver...

Un ouvrage fondamental pour tous ceux qui s'intéressent au discours littéraire. On y aborde la littérature sous l'angle du champ littéraire (issu des pensées de Bourdieu), de l'énonciation littéraire qui implique une mise en scène de la figure de l'écrivain. Le discours littéraire met donc en place une scénographie particulière à partir de son énonciation, du genre littéraire auquel il appartient, etc. Un autre concept important est celui de l'ethos qui peut investir tous les acteurs du discours littéraire et implique à la fois un caractère et/ou une corporalité.

Un volume rempli d'aventures et de gags à tout va. Les deux héros se retrouvent à voyager à l'autre bout du monde et à résoudre des énigmes policières. La corne d'or mêle découvertes exotiques et scènes d'une grande drôlerie, le dictateur et le champignon joue sur les comiques de situation et de geste grâce au metamol qui rend mou tous les métaux, mais est aussi une ode à la paix ; Spirou et Fantasio font tout pour arrêter le cousin Zantafio devenu dictateur à attaquer le pays voisin. Enfin, la mauvaise tête est une enquête policière pleine de rebondissements.

Cet album adapte l'histoire de Tarzan ou de l'enfant sauvage à la sauce des Schtroumpfs. La narration est bien ficelée, avec une bonne gestion du suspens et du mystère au début sans oublier les gags qui donnent tout le charme aux schroumpfs. Il s'agit de l'histoire d'une rencontre et de la découverte de deux mondes, celui du village Schtroumpf par le schtroumpf sauvage qui malgré ses mœurs rudes s'attache aux autres schroumpfs et apprend leur langue, et celui de la vie sauvage aux côtés des écureuils, un retour à la simplicité de la forêt, sans ses contraintes de travail d'entretien des infrastructures. Aucun des deux mondes n'est préféré à l'autre puisque finalement les Schtroumpfs retournent vivre dans leur village et le schtroumpf sauvage reste auprès des écureuils dans la forêt.

Cet album est une critique bouffonne des pseudo-médecines, avec son lot de gags et de comiques de situations que donnent tout son charme à cette histoire.

Les Schtroumpfs qui pourtant vivent dans une société utopique commencent à devenir égoïstes et à ne plus s'entraider de manière altruiste les uns les autres. Le village des Schtroumpfs gris correspond alors à la société distopique dans laquelle les Schtroumpfs pourraient tomber s'ils devenaient vraiment égoïstes et agressifs. L'utopie est ainsi rattrapée par la réalité d'un régime totalitaire et militariste qui parvient à asservir très facilement le village des Schtroumpfs pacifiques. C'est une allégorie pleine d'optimisme pour le pacifisme, le collectivisme et l'altruisme mais qui est consciente de ses limites devant les armes du belliciste.

Cet album traite de la désinformation et des excès de la presse. Le schtroumpf reporter part d'une noble intention, offrir aux schroumpfs une source fiable d'information, mais il va se laisser séduire par le sensationnalisme afin d'obtenir plus de lecteurs dans son journal. Il se transforme en paparazzi qui finit par harceler la schtroumpfette et lui rendre la vie insupportable.

Cet album est une mise en garde du progrès technologique, et en particulier de l'intelligence artificielle et de la robotique. Les Schtroumpfs deviennent paresseux et totalement dépendants de leurs robots jusqu'à ce que ces derniers se rebellent et les réduisent en esclave.

Un album sur le danger des jeux de paris, avec son lot de gags et de comiques de situation habituel, très divertissant !

Une belle allégorie du capitalisme qui s'installe dans le régime collectiviste et utopique des Schtroumpfs. L'argent crée des inégalités, rend les fêtes qui étaient au paravent faciles à faire plus dures à organiser, et une grande partie des Schtroumpfs finit par s'endetter car leur travail n'est pas mis en valeur par l'argent. Tout ce système finit en fiasco, tous les Schtroumpfs rejettent leur or et le schtroumpf financier finit par annuler toutes les dettes et par rendre les maisons qu'il avait acheté. Comme le dit si bien le grand schtroumpf : "l'argent a été schtroumpfé PAR les humains POUR les humains, et ce qui est bien pour eux n'est pas toujours bon pour nous, le schtroumpfs !"