Feirodenn reviewed Gagner la guerre by Jean-Philippe Jaworski
Review of 'Gagner la guerre' on 'Goodreads'
5 stars
C'est à la fois un roman de cape et d'épée, d'aventure, de magie et d'intrigues politiques qui nous est donné à lire. On suit les aventures de l'assassin Benvenuto Gesufal, de la guilde des chuchoteurs, à la solde du podestat Léonide Ducatore de la République de Ciudalia. On le suit dans sa mission d'assassinat de Bucefale Mastiggia lors de la fin de la guerre contre le Shah de Ressine, et dans son retour à Ciudalia où il devra subir les conséquences de ses actes. Sa mission diplomatique à Ressine et son emprisonnement seront le lieu d'une rare violence à son égard qui sauront marquer le lecteur. Les retournements de situation arrivent à point nommé et nous tiennent accrochés à l'histoire : on retiendra notamment la scène de dénonciation du sénateur Mastiggia qui force Benvenuto à fuir de manière accrobatique le palais curial et Ciudalia. Le personnage du sapientissime Sassanos est …
C'est à la fois un roman de cape et d'épée, d'aventure, de magie et d'intrigues politiques qui nous est donné à lire. On suit les aventures de l'assassin Benvenuto Gesufal, de la guilde des chuchoteurs, à la solde du podestat Léonide Ducatore de la République de Ciudalia. On le suit dans sa mission d'assassinat de Bucefale Mastiggia lors de la fin de la guerre contre le Shah de Ressine, et dans son retour à Ciudalia où il devra subir les conséquences de ses actes. Sa mission diplomatique à Ressine et son emprisonnement seront le lieu d'une rare violence à son égard qui sauront marquer le lecteur. Les retournements de situation arrivent à point nommé et nous tiennent accrochés à l'histoire : on retiendra notamment la scène de dénonciation du sénateur Mastiggia qui force Benvenuto à fuir de manière accrobatique le palais curial et Ciudalia. Le personnage du sapientissime Sassanos est au cœur des intrigues et des mystères liés à la magie : ses sorts sentent tous le mauvais tour à plein nez et permet de complexifier encore l'intrigue. Les elfes sont traités d'une manière originale, même si on retrouve des poncifs de la fantasy classique tels que leur longévité, leur pouvoir de perception et leur charme, leur pouvoir de séduction est rendu essentiel à leur manière d'être et toutes leurs interactions prennent une valeur hypnotique très bien retranscrite par la passivité et l'admiration de Benvenuto à leur égard.
Ce roman nous fait découvrir une histoire tragique par les yeux d'un anti-héros dont la gouaille et la verve donnent à l'histoire une énergie et un cynisme sans pareil. Ses employeurs Sassanos et Léonide Ducatore complètent parfaitement ce tableau immoral et corrompu. La scène de fin fait certes tourner les évènements en faveur de Benvenuto, mais marquent par l'horreur du massacre des personnages qui semblaient finalement les moins pervers de ce roman.
Le style de Jaworski est ce qui nous fait plonger dans ce monde de truands sortis de livres d'histoire. Le phrasé littéraire et un peu archaïsant se mêle à la verve plus argotique et populaire qui convient à merveille pour la représentation de ces complots politiques qui mêlent le plus haut et le plus bas... C'est un livre que j'ai eu du mal à lâcher jusqu'à la fin.