Feirodenn reviewed Boys Love Manga and Beyond by Mark McLelland
Review of 'Boys Love Manga and Beyond' on 'Goodreads'
5 stars
Un livre très intéressant qui réunit plusieurs études sur le phénomène culturel et bédéique japonais du Boys love. On y apprend l'influence de l'art de Takabatake Kashô et ses dessins de bishônen sur l'émergence du BL. On apprend surtout l'histoire de ce genre, qui émerge du shôjo avec le shônen-ai. On arrive mieux à comrpendre la distinction que l'on fait au Japon entre les différents termes associés au genre. Yaoi correspond plus à des œuvres créées par des amateurs, tandis que le JUNE correspond à des œuvres éditées dans le magazine du même nom, et enfin BL correspond au genre d'ouvrages publiés officiellement par des éditeurs et qui répondent ainsi à des normes bien strictres d'édition. Les études de réception et sociologiques permettent de mieux comprendre les raisons de lire ce genre, et le profil des lectrices. Les BL sont écrits par des femmes pour un public féminin, et l'attrait que les lectrices ont pour ce type d'ouvrage réside dans les libertés qu'une romance entre deux hommes permet du point de vue de la représentation des genres. À travers des personnages qui ne sont ni complètement masculins ni complètement féminins, les autrices créent des histoires d'amour qui se libèrent des stéréotypes de genre et jouent avec eux, malgré l'apparente rigidité des rôles seme et uke. On apprend toute l'histoire passionante de la réception de ce genre au Japon, décrié par certaines personalités car les lectrices seraient, par ces fictions, détournées de la réalité et auraient plus de difficultés à vivre une vraie relation hétérosexuelle telle que la société le voudrait. Le genre a aussi été critiqué par certaines personnalités gay au Japon, car le genre ne représente pas la réalité de la communauté LGBT au Japon, et repose sur une image erronée et fantaisiste des relations homosexuelles. En général, la réponse des autrices et des lectrices est que ces fictions n'ont pas vocation à représenter la réalité mais plutôt à porter une fantaisie qui reste de l'ordre de l'imaginaire et de la fiction, et présenté comme tel : il serait donc illogique de reprocher au BL de ne pas bien représenter la réalité des homosexuels au Japon, car ce n'est pas son objectif. On apprend cependant que certaines autrices féministes, comme Yoshinaga Fumi, tendent de mieux représenter cette réalité à travers ses BL : le genre n'est pas uniforme, et s'il connaît ses clichés, tout BL a des particularités qui lui sont propre. On découvre grâce aux études sociologiques une réalité plus complexe et nuancée sur le profil des lectrices, associées au terme dépréciatif de "fujoshi", "fille pourrie" qui a finalement été adoptée par la communauté même des lectrices, qui assument leur goût pour ces fictions malgré les critiques de la société. L'appréciation passe par la discussion de "moe", ce mot issu directement du sociolecte des fujoshi se réfère à une affection particulière que l'on développe pour des personnages de fiction, ici tout particulièrement à travers leurs aventures romantiques entre hommes. On découvre aussi que le lectorat est plus diversifié que ce que l'on pourrait penser, ce ne sont pas seulement des femmes hétérosexuelles qui lisent des BL, mais aussi des lesbiennes, et des hommes aussi bien gay que bi et hétérosexuelles. Les hommes lecteurs de BL sont appelés les "fudanshi", et apprécient la lecture de ce genre car il leur permet aussi de se libérer des nomes genrés trop étroites de la société et de trouver des modèles masculins plus diversifiés et distincts des modèles virilistes. Enfin, la figure de la fujoshi devient si importante qu'elle fait l'objet de certaines fictions, comme 801-chan. Bref, ce livre offre un panorama très instructif pour toute personne qui s'intéresse à ce genre.