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Les Schtroumpfs qui pourtant vivent dans une société utopique commencent à devenir égoïstes et à ne plus s'entraider de manière altruiste les uns les autres. Le village des Schtroumpfs gris correspond alors à la société distopique dans laquelle les Schtroumpfs pourraient tomber s'ils devenaient vraiment égoïstes et agressifs. L'utopie est ainsi rattrapée par la réalité d'un régime totalitaire et militariste qui parvient à asservir très facilement le village des Schtroumpfs pacifiques. C'est une allégorie pleine d'optimisme pour le pacifisme, le collectivisme et l'altruisme mais qui est consciente de ses limites devant les armes du belliciste.

Cet album traite de la désinformation et des excès de la presse. Le schtroumpf reporter part d'une noble intention, offrir aux schroumpfs une source fiable d'information, mais il va se laisser séduire par le sensationnalisme afin d'obtenir plus de lecteurs dans son journal. Il se transforme en paparazzi qui finit par harceler la schtroumpfette et lui rendre la vie insupportable.

Cet album adapte l'histoire de Tarzan ou de l'enfant sauvage à la sauce des Schtroumpfs. La narration est bien ficelée, avec une bonne gestion du suspens et du mystère au début sans oublier les gags qui donnent tout le charme aux schroumpfs. Il s'agit de l'histoire d'une rencontre et de la découverte de deux mondes, celui du village Schtroumpf par le schtroumpf sauvage qui malgré ses mœurs rudes s'attache aux autres schroumpfs et apprend leur langue, et celui de la vie sauvage aux côtés des écureuils, un retour à la simplicité de la forêt, sans ses contraintes de travail d'entretien des infrastructures. Aucun des deux mondes n'est préféré à l'autre puisque finalement les Schtroumpfs retournent vivre dans leur village et le schtroumpf sauvage reste auprès des écureuils dans la forêt.

Une belle allégorie du capitalisme qui s'installe dans le régime collectiviste et utopique des Schtroumpfs. L'argent crée des inégalités, rend les fêtes qui étaient au paravent faciles à faire plus dures à organiser, et une grande partie des Schtroumpfs finit par s'endetter car leur travail n'est pas mis en valeur par l'argent. Tout ce système finit en fiasco, tous les Schtroumpfs rejettent leur or et le schtroumpf financier finit par annuler toutes les dettes et par rendre les maisons qu'il avait acheté. Comme le dit si bien le grand schtroumpf : "l'argent a été schtroumpfé PAR les humains POUR les humains, et ce qui est bien pour eux n'est pas toujours bon pour nous, le schtroumpfs !"

Cette bande dessinée nous aspire dans ses méandres d'intrigues et d'événements inattendus qui viennent compliquer la simple tâche de Lapinot qui veut seulement aller à l'ambassade de Patagonie pour trouver les fameuses carottes de Patagonie. Mais il devra endosser le rôle de héros sauveur du monde à son insu, et se retrouver dans des intrigues politiques, des assassinats commandités par des seigneurs maléfiques ou des maires corrompus, ou bien dans des magouilles de gangsters ou de prêtres fanatiques. Les scènes de rêve de Lapinot relèvent quant à elles d'une esthétique surréaliste qui n'est pas sans poésie. Une bd à lire pour tous ceux qui veulent découvrir quelque chose qui sort de l'ordinaire.

Redécouverte d'un classique de la BD, avec des personnages devenus mythiques tels que le comte de Champignac ou le Marsupilami. On appréciera le petit dossier au début de l'ouvrage qui apporte quelques éléments d'analyse sur les trois albums réunis. Ces histoires rayonnent par leur optimisme. Le comte de Champignac incarne l'idée d'une confiance dans le progrès, l'oncle décédé veut offrir à son neveu des expériences inoubliables faute d'avoir de l'argent à lui donner, Spirou et Fantasio sont inséparables et sont près à sauver le Marsupilami pour ne pas le condamner à une vie de captivité.

C'est un album plein d'optimisme, où le bonne foi du schtroumpf chétif et la véritable clef à la réussite, tandis que les deux équipes de schtroumpfs qui ne pensent qu'à empêcher l'autre équipe de gagner par des moyens malhonnêtes au lieu de se concentrer sur leur propre progression les amènent toutes les deux à la défaite.

C'est un album très émouvant dans lequel le schtroumpf grognon s'ouvre pour la première fois en apportant tout son amour au bébé schtroumpf. La seule chose qui a un peu mal vieilli est toujours là schtroumpfette aux stéréotypes sexistes, même si on remarquera malgré tout que les Schtroumpfs l'aident à élever le bébé.

Un album qui met en scène les conflits de génération et qui porte un message d'acceptation des plus jeunes générations auprès des plus vieilles : les choses changent et rien ne sert de brimer les nouvelles générations parce qu'elles sont différentes dans anciennes.

Cet album est une satire intelligente des discriminations linguistiques selon la manière de parler d'un endroit. Les Schtroumpfs du nord et du sud se font la guerre pour une simple question de langage, les uns mettent le mot schtroumpf avant et les autres après. Chacun pense qu'il a la manière juste de parler, tandis que le schtroumpf à lunettes ne fait que lire des traités de grammaire qui ne parlent jamais de cette question. C'est évidemment une critique du prescriptivisme linguistique et un appel à plus de tolérance dans les variations de nos manières de parler; chaque langue possède de multiples accents et dialectes sans que cela n'empêche en rien l'intercompréhension...

Une bande dessinée extraordinaire pour un passionné de littérature classique que je suis. On retrouve l'univers des romans de cape et d'épée du XIXe siècle ainsi que celui des romans d'aventures du XVIIIe. On retrouve des références aux auteurs classiques du XVIIe, comme Molière ou La Fontaine. Les dialogues pastichent le français soutenu des siècles baroques et on prend beaucoup de plaisir à lire les vers d'Armand. Les personnages sont bien caractérisés, Don Lope impulsif et passionné dont les nombreux mots espagnols arrivent toujours à point nommé,ainsi qu'Armand malin et idéaliste, poète batailleur à l'instar de Cyrano de Bergerac. Ma seule petite déception serait le fait qu'Armand ne sorte aucune expression ou mot gascon alors qu'il vient du Sud-Ouest de la France, mis à part un unique "capdediou".

Peyo fait une parodie des régimes autoritaires à travers son lot de jeux de mots et de gags bien pensés. Les Schtroumpfs sont déchirés en deux partis, les fidèles du schtroumpfissime et les rebelles qui se battent pour la liberté. Il s'agit aussi d'une critique de la démocratie puisque le schtroumpfissime est parvenu au pouvoir grâce à sa démagogie mais n'a absolument pas respecté sa parole lorsqu'il est devenu souverain.

"rêver c'est survivre"

Il s'agit d'une bande dessinée sans paroles et, selon l'auteur, sans intrigue. On est invité à admirer les paysages et les scènes sorties d'un autre monde non pas dénuée d'une teinte d'humour. Un classique à admirer.