Berserk.

Un volumes cauchemardesque qui dans un crayonné surréaliste aux figures horrifiques et une narration intense nous plonge au cœur d'un point de basculement de l'intrigue qui était déjà annoncé depuis plusieurs volumes. Griffith y représente la force du désir arriviste et égoïste qui permet à l'allégorie de prendre tout son sens dans un monde à première vue chaotique et infernal.

Ce tome est une vaste fresque de bataille entre la troupe du faucon et les molosses noirs. Guts affronte le monstre Wyald dans un combat d'épée à fortes connotations sexuels. Guts représente une forme d'ordre et de masculinité un tant soit peu respectueuse en rapport avec un Wyald violeur et sans vergogne dépeint sous des traits grotesques et avec des attributs horrifique issus de la tradition japonaise de la représentation du yôkai gore. Le combat aboutit à la castration du monstre car sa force chaotique ne peut gagner face la technique contrôlée de Guts.

Ce tome consacré au sauvetage de Griffith nous plonge aux plus profonds des ténèbres où seule la survie compte. L'ouvrage se démarque par la mise en scène du désespoir des personnages face aux limites de leur pouvoir pour protéger les personnes qu'ils aiment, on y voit un Guts déchaîné, un roi décharné en déliquescence, une princesse qui surmonte ses peurs et une Casca qui tente de gérer ses contradictions émotionnelles. Tout cela est mis en scène à travers des dessins dynamiques et d'une grande précision qui parviennent à rentre toute l'intensité émotionnelle dans des séquences qui savent alterner moments de calme dans des enchaînements de petites cases et de dialogues avec des grands plans de combat et de scènes horrifiques.