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Kentaro Miura continue d'explorer le thème de la violence en s'éloignant des batailles et des zones de guerre pour entre dans les intrigues de cour : les enjeux de pouvoir et d'influence sont au centre des préoccupations. Le personnage de Grifith offre une réponse singulière à l'usage de la violence : accomplir son rêve amène à dépasser ce seuil. Les personnages féminins de la princesse et de Casca offrent des perspectives nouvelles sur la position de faiblesse de la femme placée au cœur de la violence physique mais aussi de leur force à braver ces difficultés grâce au dépassement de soi. La princesse est le seul personnage qui dénote par son pacifisme dans ce monde à la brutalité omniprésente.

Ce tome nous permet de nous replonger dans l'histoire de la jeunesse de Guts dans la troupe du faucon. Ce tome déploie de magnifiques scènes grands plans de scènes de bataille, et un combat final dont le macabre et le détail du pinceau n'a rien à envier aux tomes précédents.

Cette suite toujours palpitante de l'enquête d'Œil-lance met en parallèle passé et présent avec une grande justesse. L'intrigue joue sur ce rapport avec les analepses, et le retour des camarades de classe d'Œil-lance dans le récit se fait au fur et à mesure au bénéfice de l'intrigue. Les dessins sont toujours aussi efficaces, à la fois pour la depiction de chaque personnage qui garde sa personnalité propre et pour la représentation de l'empire aztèque sous Ahuizotl. La vie quotidienne de cette époque est représentée avec une grande justesse et l'ajout de mots nahuatls dans les dialogues rend le tout encore plus immersif, malgré quelques rares erreurs comme "tlatoni" pour "tlatoani" par exemple. Bref, à lire pour tous les passionnés de la Mésoamérique, ceux qui cherchent une bonne BD à suspense, ou ceux qui veulent connaître la suite du premier tome.

Sattouf raconte sa vie avec humour, les dessins d'une grande simplicité amènent une touche de légèreté à des passages parfois plus tristes. Ce roman graphique est une fenêtre sur le Moyen-Orient grâce à la place particulière de l'enfant Sattouf élevé entre deux cultures différentes, français par sa mère et syrien par son père. Les aller-retours entre France et Syrie apportent un contraste entre les deux pays dont les représentations du monde sont souvent très éloignées : c'est à partir de ce lieu de rencontre que l'histoire de Sattouf gagne tout son comique mais aussi son tragique notamment à la fin du volume.

C'est toujours un plaisir de se replonger dans ce classique de la bande dessinée. C'est un véritable péplum du neuvième art, on y reconnaît l'inspiration de Ben-hur aussi bien par l'esthétique que par le scénario. Les récitatifs abondant sont cependant peut-être un peu rebutant pour un lecteur contemporain, mais il s'agit de l'esthétique de l'époque, et cela devait participer à donner un ton plus sérieux et narratif à la série. Les reconstitutions historiques sont magnifiques, comme toujours avec Jacques Martin... Bref, à tous ceux qui veulent découvrir cet incontournable de la bande dessinée et se plonger dans l'antiquité romaine.

Ce deuxième tome rappelle par son intrigue les films d'espionnage même si son esthétique péplum en fait une œuvre à part entière. Les tournures scénaristiques sont parfois un peu forcées à mon goût, ce qui rendent l'intrigue un peu disparate : l'on passe d'un Alix qui renoue avec ses origines celtes à un Alix qui finit par aider Jules César, conquérant de la terre de son peuple. Le lien qu'il crée avec César semble alors un peu artificiel, mais il permet d'introduire l'une des bases scénaristiques de toute la série. Ce tome est aussi important pour l'introduction du personnage d'Enak qui ne cessera de suivre Alix dans le reste de ses aventures.

Un manga qui nous plonge dans un monde qui mêle l'étrangeté des mushis à la sérénité du quotidien. Ces histoires sont rafraîchissantes et offre une esthétique originale d'un fantastique qui représente une nature à la fois admirable et dangereuse si on n'apprend pas à la connaître.

Ce livre étudie de manière magistrale le nouveau paradigme romanesque qui apparaît au XVIIIe siècle. On y comprend mieux les enjeux soulevés par les discours préfaciels tels que la scénographie des écrivains, ou leur rapport à la légitimation et l'accréditation de ces ouvrages. On comprend mieux le sens qu'avait la vraisemblance dans le discours de la poétique classique, et comment il peut être articulé avec le vrai qui s'en distingue. Un livre à lire pour tous ceux qui font de la recherche sur le roman ou la fiction au XVIIIe siècle!

Ce roman graphique passionnant permet de mieux comprendre les enjeux énergétiques et écologiques de notre époque et les solutions proposées par Jean-Marc Jancovici dans un style graphique et didactique très accessible sans pour autant qu'il soit trop élusif. À lire à tout prix pour tous ceux qui s'intéressent à l'état et à l'avenir de notre monde...

La suite oubliée de Robinson Crusoe n'en est pas moins intéressante d'un point de vue de l'histoire littéraire et de l'histoire des idées. Ce voyage imaginaire reprend tous les codes du voyage littéraire et les stéréotypes des pays visités. On y retrouve le regard du colonisateur obsédé par la volonté d'apprivoiser la nature et de civiliser les indigènes. Le christianisme est montré comme salvateur et civilisateur pour des nations à l'ignorance crasse dont le paganisme est décrit sous un jour extrêmement négatif. À lire pour les curieux et ceux qui s'intéressent au XVIIIe siècle, même si les idées de l'auteur ont mal vieilli.

Grand classique de la philosophie, de nombreuses questions que pose Rousseau restent d'actualité et sa plume est merveilleuse. L'éducation négative est un concept qui devrait être plus repris et repensé de nos jours afin d'arriver à une éducation qui soit plus à l'écoute des enfants et de leurs vrais besoins, qui permette de leur apprendre les matières réellement nécessaires à leur vie futur et à leurs besoins... Quelques passages ont mal vieilli, notamment ceux sur l'éducation des femmes.

Une adaptation facile à lire de la pensée de Rousseau même si elle reste un peu trop simplifiée à mon goût. Ça permettra cependant de revoir les grandes lignes pour ceux qui ne veulent pas entrer dans les détails.

Je finis avec plaisir ce grand classique de la fantasy. C'est bel et bien un chef-d'œuvre, le style de Tolkien est magnifique et il a laissé dans l'univers de la fantasy des lieux communs, des personnages types et des peuples qui ont forgé tout ce qui l'a succédé.
À lire pour tous les fans de fantasy.